Santé mentale

Par Edith St-Jean-Trudel, professeure au département de Psychologie et psychologue

Les émotions normales dans ce contexte

  • Dépression, tristesse : Émotions normales étant donné le contexte de confinement qui nous isole de nos proches et qui limite nos activités de divertissement à l’extérieur.
  • Anxiété, peur, angoisse, stress : Émotions normales puisque la situation nous fait envisager des scénarios catastrophiques. Ce sont des réactions normales de l’organisme face à un danger qui sont utiles puisqu’elles nous aident à réagir efficacement à une menace. L’imprévisibilité, la nouveauté et le sentiment d’être en perte de contrôle font également augmenter l’anxiété, ce qui est tout à fait normal dans ce contexte.
  • Stress post-traumatique : Chez certaines personnes, souvent déjà fragilisées par des événements antérieurs, on peut observer des réactions de stress post-traumatique qui apparaissent ou qui reviennent (pleurs, insomnie, perte d’appétit, reviviscence, cauchemars, sursauts, désespoir, etc.).
  • Colère, frustration : Il est normal de se sentir en colère ou frustré d’être confiné par obligation ou de se faire imposer de nouvelles conduites au travail ou à la maison.
  • Culpabilité : Il peut également être normal de se sentir coupable de ne plus avoir la possibilité de visiter nos aînés, de sentir qu’on les abandonne. Nous pouvons également douter de nos compétences parentales après plusieurs jours à devoir divertir les enfants qui tournent en rond dans la maison. Il est normal de s’impatienter et de permettre plus de temps de tablettes, histoire d’avoir un répit.

Consultez l’excellent blogue du Dre Sonia Lupien, chercheure en psychologie et directrice du laboratoire d’étude sur le stress humain :

Stratégies pour rester en bonne santé mentale dans ce contexte

Stratégies cognitives (se parler!)

  • Relativisez le risque, c’est-à-dire réfléchir de façon réaliste aux probabilités du risque ainsi qu’aux conséquences sur vous et vos proches. Envisagez également les solutions possibles et réelles qui demeurent à votre disposition (le système de santé continue de fonctionner, les dirigeants ont agi rapidement, des services sont mis en place, etc.).
  • Se rappeler que c’est une période limitée avec un début et une fin.
  • Portez une attention particulière aux gestes de solidarité et d’altruisme et pas uniquement aux réactions négatives.

Stratégies pour mieux tolérer l’isolement

  • Profitez de ce moment d’arrêt obligatoire pour faire des choses que vous n’avez jamais le temps de faire et pensez à vous et à votre famille (prendre des marches, observer la renaissance de la faune et de la flore, lire, discuter avec des proches via le téléphone ou appels vidéos, découvrir de la nouvelle musique, jouer à des jeux, etc.).
  • Faites des gestes et actions de solidarité. Ça aide à garder un sentiment de contrôle dans cette situation. Ça permet également une certaine valorisation.
  • Maintenez des habitudes de vie saines et une routine de vie stable (heures de sommeil, activités sociales et intellectuelles, activités sportives, fréquence des repas, etc.).
  • Appelez vos proches le plus souvent possible (appels vidéos, téléphone). Les réseaux sociaux permettent également de maintenir les relations sociales et de rester en contact avec nos proches ou avec les membres de notre communauté, société.
  • Restreignez votre consommation d’informations (deux, trois fois/jour maximum). Trop d’informations peut faire surgir des émotions négatives et même des symptômes de stress post-traumatique dans certains cas.

Quoi dire aux enfants ?

Voici un guide élaboré par une psychologue et un chercheur en psychologie pour vous aider à aborder le sujet avec vos enfants.

Activités à faire avec les enfants

Si vous avez besoin d’une aide psychologique :

N’hésitez pas à consulter le moteur de recherche du site de l’Ordre des psychologues du Québec qui répertorie la grande majorité des psychologues de la province dans les secteurs public et privé. Notez que ceux-ci ont reçu de nouvelles directives de l’OPQ les autorisant à prodiguer des soins thérapeutiques via télécommunications.

Références

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